Un buraliste: Je ne veux plus tuer en vendant du tabac

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Un buraliste installé près d’Arras a écrit à la ministre de la santé un courrier provocateur dans lequel, il lui reproche de tuer son commerce en augmentant sans cesse les prix et lui demande donc d’être libéré de ses obligations.

Mathieu Voisin est buraliste à Maroeuil, près d’Arras. Depuis quelques semaines, il participe activement au mouvement des buralistes en colère. Il proteste contre les nouvelles mesures proposées par le gouvernement et particulièrement Marisol Touraine, ministre de la santé : paquet générique, hausse des taxes…

« J’ai une terrible prise de conscience : je ne veux plus tuer des gens en leur vendant du tabac qui assassine sans que les consommateurs le sachent. Je m’en veux tellement d’être manipulé et de servir d’intermédiaire pour l’État et les fabricants afin de vendre leurs taxes et leur production. Ma morale en est bouleversée, je suis un tueur par procuration sans le savoir. On m’utilise. Je suis la marionnette de tous ces gens. Je ne veux plus tuer. Je ne veux plus servir de bouc émissaire. Je culpabilise comme jamais »,écrit-il ironiquement.

En fait, le buraliste interpelle sur l’avenir de son commerce. « Je paye mon employée au SMIC. Moi, je me dégage seulement 600 à 700 euros chaque mois, car le remboursement du crédit de la licence me coûte 1.800 euros« , précise-t-il à BFM TV. Il aimerait vendre sa licence, mais personne n’est prêt à l’acheter. « Madame la Ministre, dédommagez-moi ou bien je porte plainte pour abus de confiance et génocide par manipulation », écrit-il.

Interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, le buraliste explique sa démarche : « Vous n’êtes pas sans savoir que le projet de notre Ministre de la santé Marisol Touraine est un véritable danger pour notre profession et réseau, s’alarme-t-il. La hausse une fois de plus des cigarettes en janvier 2014, le projet des paquets génériques, la suppression de la publicité, de plus en plus de contrebande font de nos commerces, un véritable danger pour les mois et années à venir. Quel est le devenir de nos établissements ? »  Selon lui, presque 1000 fermetures de Tabac sont prévues cette année. « Le plan anti-tabagisme du gouvernement ressemble en quelques sorte à un programme national de réduction du réseau. Nous devons arrêter cela. »